Expo Yumi karasumaru à la galerie Olivier Houg, Lyon : la joie de découvrir une artiste japonaise !

35 x 25 cm, encre et acrylique sur toile

Yumi Karasumaru, Tokyo Landscape n. 8, 2010

  Yumi Karasumaru, installée à Bologne, en Italie, travaille sur le thème du Japon, son pays natal. Je suis charmée par ses Tokyo Landscapes,  paysages urbains, inspirés  des quartiers populaires de Tokyo, photographiés par l’artiste lors de ses séjours au Japon. Yumi en recompose les formes sur la toile et les colore une à une, à l’acrylique, de tons pastels et lumineux, résultant de mélanges personnels secrets, à la façon d’un  jeu  d’enfant.    L’originalité : tracées à l’encre de chine, des milliers  de Tokyo Stories, micro-évènements humains, se jouent simultanément dans les interstices des buildings de la mégalopole. Ou bien, en collant le nez sur Tokyo Landskape, n. 10, de 2010, on distingue de minuscules dessins : le Père Noël sur son traîneau, un canard à roulettes, deux ours en peluche, un petit robot… Je ne trouve pas  les couleurs « fluo » ou « flash pour un rendu très pop », comme l’écrit Rodolph Koller sur webzine.com ,mais plutôt délicates et sensibles, suggérant une émotion particulière ; des couleurs de contes de fées !

162 x 126 cm

Spring has come ! (Haru Ga kita !),2005-2009

  L’autre thème du travail de Yumi Karasumaru exposé à la galerie concerne les Paysages anthropologiques : images traditionnelles, pâlies par le temps, d’écoliers et d’écolières avec leurs petits cartables, d’adolescents, Spring has come (Haru Gahita !). Je n’aime pas trop les petits portraits d’enfants ou de jeunes filles  que l’artiste  colore joliment en vert, rose, jaune,  mauve ou turquoise, au gré de son imagination. Les enfants des Doll Series  écarquillent de grands yeux ronds, froids ou méchants…un peu inquiétants, comme dans les Mangas.. et je ressens  un deuxième degré angoissant.

 
 

Yumi Karasumaru, le 13 janvier 2011, Galerie Olivier Houg, Lyon

 Yumi Karasumaru est aussi une performeuse talentueuse. Le soir du vernissage, un public de Lyonnais intrigués et émus – dont je faisais partie – a pu assister à ce spectacle. L’artiste, toute habillée de blanc, sauf les chaussures, noires, et les cheveux, le visage maquillé de blanc, lit d’une voix suave trois histoires en japonnais, inscrites sur de longues feuilles de papier roulées, jonchant le sol, à la fin. Récits de drames vécus, de crimes, ou inspirés des contes et légendes de son pays !

Le sang, rouge, coule, éclabousse. Pendant la lecture des motifs lumineux colorés sont projetés sur le personnage blanc ; pendant la traduction en français, s’élève le chant aigü et mélancolique de l’artiste. Vous pouvez voir la vidéo de cette performance à la Galerie jusqu’au 3 mars 2011, et toutes les toiles que je ne peux vous montrer.

Il ressort du travail de Yumi Karasumaru une réalité de la culture et de la société japonaise. La tension entre tradition et mode de vie contemporain donne tout son charme à l’oeuvre !

A propos Françoise Delaire

historienne de l'art
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1 réponse à Expo Yumi karasumaru à la galerie Olivier Houg, Lyon : la joie de découvrir une artiste japonaise !

  1. patricia houg dit :

    merci !
    bises

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