Modernités plurielles : le dernier accrochage de la collection permanente du centre Georges Pompidou

 

Amédée Ozenfant, Les Quatre Races, 1928

Amédée Ozenfant, Les Quatre Races, 1928

Le dernier accrochage, initié par la commissaire Catherine Grenier à Beaubourg tient compte de la globalisation de la scène artistique. Que nous le voulions ou pas, nous vivons dans un monde multipolaire ; alors, élargissons nos horizons à l’art extra-occidental ! Le titre même « Modernités plurielles » annonce l’abandon de » la conception occidentale, linéaire, de La Modernité, vision tronquée, partisane ».

A l’entrée de l’exposition, le grand tableau du français  Amédée Ozenfant (1886-1966), Les quatre Races, avec ces personnages massifs et mal dégrossis, aux couleurs marron et noires posées en aplats, n’est il pas installé là par provocation, pour choquer le « bon goût » ? Je le trouve vraiment très moche ! Mais ne nous laissons pas impressionner ! Je connais la richesse de la collection du Musée National d’Art Moderne ; je vais certainement me régaler !

En revanche, la sculpture totémique de l’artiste argentine Alicia Penalba, Hommage à Cesar Vallejo, 1955-60, m’impressionne ! Le mur à droite est couvert de reproductions de couvertures de magazines d’art et de design du monde entier, en contexte avec les œuvres. Très esthétique, cette présentation évoque l’effervescence artistique et intellectuelle de l’époque mais nous étouffe ; comme les images sont petites, même en se tordant le cou, on ne peut lire les titres de revues.

Alicia Penalba, Hommage à César Vallejo, 1955-60

Alicia Penalba, Hommage à Cesar Vallejo, 1955-60

Dans la salle 2 sont exposés un amoncellement de statuettes et d’objets dans des vitrines murales, et de petits tableaux sur plusieurs rangées. Les titres des œuvres, listés à gauche ou à droite sur le mur, précédés d’un numéro, reporté sur un plan  en miniature, obligent à une gymnastique visuelle. Quelle galère pour retrouver à quels numéros correspondent  les œuvres et comprendre quelque chose ! C’est énervant et très désagréable ! Idem dans la salle 3. Soit l’accrochage est raté, soit les responsables de Beaubourg n’aiment pas le public ! Sachant qu’il y a 42 salles à visiter, je m’inquiète..

Heureusement, un peu plus loin l’accrochage s’aère :Il est intéressant de voir des portraits cubistes de Picasso confrontés aux masques africains et océaniens – empruntés au Musée du Quai Branly – qui  ont inspiré ces formes  angulaires. Puis, la visite devient passionnante.

L’exposition a été véritablement conçue sous le signe de la diversité et de l’ouverture :

–   aux autres continents, Amérique latine, Inde, Afrique, Moyen-Orient, Extrême Orient ;

–  à différentes disciplines, Sculpture, Photographie, Cinéma expérimental, architecture ;

–  aux Arts appliqués : deux étonnantes mosaïques d’après les cartons de Sonia Delaunay, et même aux Arts populaires avec un batik du Nigeria représentant une scène villageoise (section . »Afrique moderne », salle 36)

– aux femmes artistes du monde entier.

Cet accrochage surprenant est le fruit d’un regard nouveau sur l’art de 1900 aux années soixante. Mais l’ensemble est énorme ! Comment tout appréhender en quelques heures ? Comment choisir devant quelle œuvre s’arrêter pour contempler et approfondir la réflexion ? J’avoue avoir dû faire deux visites d’environ deux heures pour y parvenir !

Courage ! Je vous dis brièvement les œuvres que j’ai aimées :

– Salle 4, les tableaux aux couleurs tendres d’Henri Valensi (1889 Algérie – 1940 France)

Henry Valensi, Mariage des Palmiers, Bou-Saada, 1921

Henry Valensi, Mariage des Palmiers, Bou-Saada, 1921

 

–  Salle 6, le film futuriste d’Eugène Deslaw, La Marche des Machines, 1929

– Salle 10, dans la section « Modernités américaines », les tableaux réalistes 

Alexandre Hogue, Oils in the Sandhills

Alexandre Hogue, Oils in the Sandhills

d’Alexandre Hogue (Missouri 1898 – Oklahoma 1994)

 

 

 

 

 

– Salle 11, « La Fabrique moderne » , découverte d’un patchwork de Man Ray et d’une tapisserie de Jean Arp et Sophie Taüber Arp , Symétrie poétique.

– Dans la section « Construire la Révolution », vu pour la première fois la maquette du Monument à la 3ème Internationale (1919-20) de Vladimir Tatline -réalisée en 1970.

– Salle 17, découverte du curieux mouvement  brésilien Anthropophagie : après avoir fréquenté les avant-gardes parisiennes, les artistes autochtones revendiquent » l’absorption de l’ennemi sacré pour le transformer en totem »( in Oswald de Andrade, Manifeste anthropophage, 1928),  ce qui signifie manger l’art occidental pour en faire un art indigène. j’ai particulièrement aimé les tableaux  faussement naïfs de  Tarsila do Amaral (Brésil 1886-1973)

Tarsila do Amaral, A Cuca, 1924

Tarsila do Amaral, A Cuca, 1924

– salle 18, l’Indigénisme, très proche du précédent mouvement, représenté par des artistes brésiliens et mexicains.

– Section « Art Déco », j’ai apprécié le film de Joe Francis et Alex Nalpas de 1921, The Plantation, avec Joséphine Baker dansant à un rythme endiablé, roulant les yeux…

– Salle 22, un mur du cabinet d’André Breton a été reconstitué, avec les statuettes extra-européennes et les petits tableaux modernes de ses amis.

– Salle 26, section « Réalisme social« , superbe tableau d’Otto Dix, (Allemagne 1891-1969)« Souvenirs de la Galerie des glaces à Bruxelles, 1920. – il y a quelques décennies, on appelait ce mouvement « Expressionnisme allemand » –

Otto Dix, Souvenirs de la Galerie des Glaces à Bruxelles, 1920

Otto Dix, Souvenirs de la Galerie des Glaces à Bruxelles, 1920

 

– Salle 35, « l’Art Brut international »

– salle 36, « l’Afrique moderne »

– salle 39 « Modernités orientales »

– Salle 40, superbe maquette en béton de l’Eglise de la Lumière, Osaka, 1987-89, de Tadao Ando

 

 

Je m’arrête. Profitez des terrasses réaménagées ! Les statues en bronze de Max Ernst veillent sur les toits de Paris.

Max Ernst, Capricorne, 1948-64

Max Ernst, Capricorne, 1948-64

 

 

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La Biennale de Lyon à la Sucrière : pas toujours plaisant mais parfois intéressant !

Fabrice Hyber, Prototype de Paradis, 2013

Fabrice Hyber, Prototype de Paradis, 2013

Le thème de la douzième biennale d’art contemporain de Lyon, la narration, justifie sûrement le grand nombre de vidéos exposées cette année. A l’entrée, Thousend Islands, 2013, de Ian Cheng,  m’a fascinée ; c’est un ordinateur qui raconte une histoire infinie.… Des arbres, des plantes, des dinosaures, des dauphins, des cigognes, aux couleurs irréelles, évoluent selon des algorithmes. C’est très beau ! Je serais bien restée devant, mais vu l’immensité des lieux d’exposition, il faut avancer.

Certaines vidéos n’ont pas attiré mon regard. Au premier étage je n’ai pas compris l’intérêt de l’œuvre   d’Ed Atkins, assez grossière, intitulée Even Pricks (même les têtes de con). Je l’ai trouvée très moche ! Imaginez un pouce pointé en l’air un peu comme un sexe masculin, mais avec une petite touffe de poils au bout !!! Le sujet en est, paraît-il, la dépression ! Je me demande si c’est une œuvre d’art ?

Au deuxième, je suis restée longtemps devant Me in Me du singapourien Ming Wong. L’artiste explore les théories du genre, entremêlant trois récits situés à différentes époques. Travesti, il rejoue des scènes  de séduction féminines tirées de  grands classiques du cinéma japonais. Mais, simultanément, on le voit jouer aussi le rôle masculin. Perturbant !

Plusieurs artistes ont été inspirés par le phénomène des divertissements numériques (jeux vidéos) – Tabor Robak  -, des réseaux sociaux et des « peoples » -Ed Forniels – qui transforment notre vie.  Pourtant, l’installation d’Ed Forniels, Maybe New Friends (Britney Rivers) – en référence à Britney Speers – m’a choquée : tant de sexes géants en silicone dressés ! Était-ce nécessaire pour présenter l’interaction des réalités en ligne et hors ligne ? Au lieu de dénoncer la banalisation de l’exhibitionnisme, on dirait qu’il en fait l’apologie.

L’espace de la sucrière se prête également à  de multiples installations d’envergure :

Dan Colen, Silhouette Wall Cuts, 2013

Dan Colen, Silhouette Wall Cuts, 2013

Dan Colen , dès l’accueil, nous projette dans une histoire de course-poursuite qui s’est mal terminée ; les personnages gisent au sol, l’artiste nu -sculpture hyperréaliste -, Kool-Aid Guy  et les personnages de dessins animés  Vil Coyote et Roger Rabbit- en traversant les murs, ils y laissent la découpe de leur silhouette -. La scène est drôle, et, à travers les ouvertures, on aperçoit des œuvres d’art et des visiteurs !

 

Gabriela Fridricksdottir,Crepusculum Sculpture, 2011

Gabriela Fridricksdottir,Crepusculum Sculpture, 2011

Au deuxième étage, l’installation Crepusculum Sculpture de Gabriela Fridriksdottir m’a totalement charmée ! Ces bouteilles en verre soufflé échouées sur  le sable, cette sorte de kiosque en forme de citrouille dorée et la lumière tamisée  sont très poétiques.

Comme d’habitude, je n’ai rien compris à l’installation de Fabrice Hyber, Prototype de Paradis, 2013 (voir la photo tout en haut du billet), mais c’est joli. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer le travail de cet artiste reconnu ? J’y suis pour l’instant hermétique !

 

Il y a peu de peintures dans cette biennale probablement parce que ce médium se prête moins à la narration que vidéos et installations. Néanmoins, Thiago Martins de Melo, raconte l’histoire violente de son pays, le Brésil, par une superposition de motifs peints qui saturent l’espace du tableau. Un jeune artiste prometteur !

Et quel plaisir de retrouver deux immenses tableaux d’Erro, illustre peintre de la Figuration narrative ! For Pol Pot, de 1993, se référe à l’histoire tragique du Cambodge, et God bless Bagdad, 2003-2005, à la guerre d’Irak…. non sans humour noir ! A ne pas manquer !

Je garde pour la fin, l’œuvre qui m’a probablement le plus passionnée : l’installation The Physique of Consciousness Museum, de MadeIn Company, collectif fondé à  Shanghai par Xu Zhen, dont je n’avais pas entendu parler depuis longtemps. Occupant toute une salle du rez-de-chaussée l’artiste a répertorié les plus beaux gestes qui incarnent les croyances et les émotions de l’humanité à travers le temps et l’espace. Dans chacune des vitrines, dédiée à un geste, le collectif regroupe de petites photos – comme dans un musée ethnographique – de sculptures de divinités, de sportifs, d’hommes politiques, plus une photo de Xu Zhen lui-même, accomplissant ce geste. Selon la civilisation, l’époque et le lieu, il n’a pas la même signification ! En contemplant avec attention ces vitrines, j’ai eu l’impression de « saisir l’esprit du monde » !

Je vous conseille de sortir par le Café de la Biennale que Xu Zhen a également investi avec Movement field, une sorte de jardin japonais pas zen du tout car le dessin des plantations reproduit sur les murs évoque des manifestations et émeutes historiques.

En conclusion, une biennale vraiment internationale qui a le mérite d’exposer de jeunes artistes. Parmi la  profusion de vidéos et d’installations, certaines œuvres sont très  intéressantes. Fidèle de cette biennale depuis quatorze ans, j’ai pu constater le fabuleux parcours de certains artistes que j’y ai découvert, comme Wang Du, à la biennale de Lyon en 2005.

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Expo Ron Mueck à la Fondation Cartier à Paris : Pourquoi ça dérange ? ou pas

Ron Mueck, Mask II, 2002, courtesy collection Anthony d'Offay, Londres

Ron Mueck, Mask II, 2002, courtesy collection Anthony d’Offay, Londres

En effet, c’est un masque, et non une tête ; vous pouvez passer derrière et voir la forme en creux de couleur blanche. Je trouve ça horrible ! Ce visage yeux clos, bouche entrouverte, 77 x 118 x 85 cm, avec tous les poils de barbe distincts ! c’est monstrueux ! Le gigantisme fait glisser  l’illusionnisme dans la fantasmagorie. En plus, c’est un autoportrait. J’ai  même l’impression que toutes les sculptures figuratives exposées à la Fondation Cartier ont Ron Mueck pour modèle, à différents âges de la vie. Aucune n’est à l’échelle humaine, elles sont soit surdimensionnées soit miniatures. C’est assez effrayant. Et puis aussi de penser au travail silencieux, lent et minutieux  du sculpteur pendant des mois sur la même pièce. C’est pourquoi il a produit seulement 40 sculptures en 15 ans. Chacune est unique, détails ciselés et dessinés au pinceau extra fin, cheveux et poils implantés un à un par une assistante. Si vous avez le temps, vous pouvez regarder le film muet de Gautier Deblonde Still Life, assez ennuyeux car il doit rendre avec justesse l’ambiance monacale de l’atelier londonien. Il montre comment l’artiste parvient à créer des sculptures si proches de l’apparence humaine. Il fait d’abord une esquisse au stylo, puis modèle une maquette en cire ou en argile,  fabrique des moules, coule la résine/silicone pour obtenir la silhouette exacte, sans vêtements ni cheveux – les  mannequins sont habillés sur mesure à la fin – …

Aurélie Champagne de Rue 89 trouve ces œuvres fascinantes ! Personnellement je n’ai pas du tout eu ce ressenti. C’est un exceptionnel travail technique qui présente la condition humaine :  Par exemple, Femme avec les courses, 2013, portant son bébé contre sa poitrine, au chaud sous son manteau. En me penchant au-dessus de l’œuvre qui  ne mesure que 113 centimètres de hauteur, j’ai ressenti de l’empathie. Le petit regarde le visage de sa mère, durci par la fatigue et les soucis, le regard perdu ; les sculptures de Ron Mueck stimulent l’imagination.

L’œuvre la plus dérangeante est Couple sous un parasol, Ron Mueck, Couple Under an umbrella, 2013 Courtesy Hauser & Wirth/Anthony d'Offay, Loondres2013, courtesy Hauser & Wirth

et Anthony d’Offay, photo gralon.net. Ces corps âgés,  alanguis sans complexe, n’ont rien d’esthétique, « Je n’ai pas envie de devenir comme eux » dit l’ami Bertrand. Le réalisme des détails est sidérant,  la pose choisie par le sculpteur suggère une touchante intimité de vieux couple.

Je ne vais pas décrire toutes les sculptures hyper réalistes de Ron Mueck dans ce billet, il faut aller les voir  ! C’est possible jusqu’au 27 octobre 2013.

La critique de Bertrand m’impressionne : Il admire la prouesse technique, mais ne trouve pas les sculptures artistiques ; il est frustré car il attend le film où les personnages vivraient des aventures. Pourtant je ne lui ai pas dit que Ron Muek, Australien né en 1958, n’a pas étudié dans une école d’art ; il a grandi dans une fabrique de jouets en bois et de poupées de chiffon. Pendant des années il a fabriqué des mannequins pour les publicités et modélisé des marionnettes pour le Muppet show, avant que Charles Saatchi lui donne son label d’artiste en 1997, lors de l’exposition Sensations à la Royal Academy of Arts de Londres en l’intégrant au groupe des Young british artists.

En conclusion, cette exposition pose une des problématiques de l’art contemporain :Est-ce de l’art ? est du bluff ? Lire à ce sujet Arthur Danto, La Transfiguration du banal. Une philosophie de l’art, Seuil, 1989.

 

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58ème salon de Montrouge : quelques coups de coeur !

Le Beffroi, Montrouge

Le Beffroi, Montrouge

C’est un salon non commercial. Il présente chaque année environ 70 artistes émergents résidant en France,  inconnus des circuits marchands et  institutionnels. C’est un lieu de prospection de jeunes talents. A l’issue du salon, une vente aux enchères est organisée au seul profit des artistes.

Moebius

Moebius

L’édition 2013 du salon de Montrouge a lieu dans un superbe bâtiment de style Art Déco, conçu par l’architecte Henri Decaux en 1930, récemment restauré, Le Beffroi, en face de la mairie. Au premier étage, des fresques du célèbre dessinateur  contemporain Moebius accueillent le visiteur allant à la salle de spectacles.

Théo Mercier, 2013

Théo Mercier, 2013

L’artiste Théo Mercier, invité d’honneur cette année, a été découvert à ce salon en 2009. Il a conçu une oeuvre monumentale, dans le grand escalier, constituée d’éléments de sa collection de pierres et décorations d’aquarium. Celà rend bien ; il a élégammant disposé les objets sur des étagères. Je trouve que c’est plus de la déco que de l’art ! Qu’en pensez-vous ?

Les oeuvres des artistes sélectionnés sont exposées au rez-de-chaussée,  sur 1000 m2.

Aline Zalco, 2012

J Aline Zalco, 2012

Je suis un peu déçue car Aline Zalko, dont j’ai remarqué les dessins aux tons légèrement fluo, qui suggérent un visage souffrant entre les mains d’un tortionnaire, n’a pas été primée par le Jury.

3 prix sont décernés lors de chaque Salon de Montrouge : Le grand Prix du Salon, Le Prix spécial du Jury, et le Prix du Conseil général des Hauts de Seine. Justine Pluvinage, dont je n’ai pas bien aimé les photographies et vidéos, est lauréate du Grand Prix du Salon.

None Futbolclub, 2012

None Futbolclub, 2012

Le Collectif None Futbolclub a obtenu le Prix du Conseil Général des hauts de Seine. j’en suis heureuse car j’ai adoré leur « voiture retournée », c’est à dire, l’intérieur à l’extérieur. c’est drôle, astucieux, mais pas vraiment beau. En tout cas c’est une idée originale et un bel exploit !

Pierre Seinturier est lauréat du Prix spécial du Jury. J’ai trouvé ses huiles sur papier assez ordinaires et n’ai peut-être pas perçu leur..je ne sais quoi. Je comprendrai sûrement mieux quand les trois lauréat du Salon de Montrouge seront exposés à l’automne au Palais de Tokyo, à Paris.

Vous pouvez y aller jusqu’au 12 juin, un beau lieu de balade bien chauffé !

 

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Expo De l’Allemagne au Louvre Paris : une polémique justifiée, mais…

Il est dommage que l’exposition De l’Allemagne ( 1800-1936), de Friedrich à Beckman, montée afin de célébrer le cinquantenaire du Traité de l’Elysée  scellant l’amitié franco-allemande, crée une telle polémique. Pendant la visite,  enthousiasmée par la qualité d’ oeuvres picturales rarement montrées en France, je n’ai pas été attentive au fil conducteur de l’expo. J’ai juste remarqué des lacunes regrettables concernant  les mouvements artistiques d’avant-garde tels Le Cavalier Bleu, Le Bauhaus, Le Pont (Die Brücke) et ressenti un certain malaise. J’en ai compris la cause à la lecture de l’article de Patrick Saint-Paul dans le Figaro. Le moins qu’on puisse dire est que le propos est maladroit et réducteur. Les commissaires  Sébastien Allard et Danièle Cohn insistent  trop sur la tendance sombre, torturée et dangereuse de la culture allemande ; on a ainsi l’impression que l’évolution de l’art allemand mène inéluctablement au National Socialisme.  De part et d’autre du Rhin, manque de nuances,malentendus, susceptibilité.. contexte politique en toile de fond. On en oublie la peinture !

Le titre de l’expo, inspiré de l’essai éponyme de Madame de Staël, paru en 1814    sous-entend que  l’unité et l’identité allemande posent question -après la dissolution du Saint Empire romain germanique et les conquêtes napoléoniennes, le pays a été unifié seulement en 1871 -. Pendant un long voyage  outre-Rhin, Germaine de Stël a rencontré les écrivains Schiller et Goethe et a été témoin du bouillonnement intellectuel de cette époque.

L’exposition du Louvre illustre par des oeuvres plastiques les tentatives de recherche de l’identité allemande au cours du XIXème siècle. L’article d’Isabelle Manca, Le Génie allemand de Dürer à Kiefer,  dans le magazine L’oeil d’avril 2013 explicite parfaitement ce parcours. Préoccupons nous à présent des oeuvres plastiques mêmes !

Je trouve les tableaux des artistes nazaréens  très laids : sous prétexte de transmettre

Julius Schnorr von Carolsfeld, Vierge à l'Enfant, 1820

Julius Schnorr von Carolsfeld, Vierge à l’Enfant, 1820

un messsage moral, Ils copient des    Madones de Raphaël,des Annonciations, mais les couleurs, surtout les bleus et les rouges, sont trop franches, froides, les chairs sont grises, les postures rigides. lls dénaturent la Renaissance italienne  !

Je n’arrive pas  à apprécier les huiles sur toiles d’Arnold Böcklin (1827-1901). C’est grossier, dyonisiaque fin de bacchanales ! Les corps sont « mastoques », presque déformés, les couleurs criardes, les scènes brutales… En revanche cette esthétique assez moderne annonce celle de l’expressionnisme allemand de l’entre-deux-querres, hélas si peu présent dans l’exposition. Mais la laideur volontaire des oeuvres de ce courant pictural a pour but de dénoncer le conformisme  social et l’horreur suscitée par la guerre.

Je n’aime pas non plus les traditionnels fades « paysages romantiques avec ruines » , ni les huiles sur toile de Carl Gustsav Carus  (1789-1869) représentant des montagnes ou des forêts – berceaux de la mythologie germanique -,mais ne présentant aucun intérêt. Autant faire des photographies !

 

Caspar David Friedrich, Femme au soleil levant, 1818

Caspar David Friedrich, Femme au soleil levant, 1818

En revanche, le Louvre a le mérite d’exposer d’exceptionnels paysages peints par Caspar David Friedrich (1774-1840). Ils valent vraiment la visite ! l’artiste ne se contente pas de peindre la nature ; il  exprime plus un sentiment existentialiste de l’homme, minuscule et solitaire  dans  un environnement naturel sublimé . Les ciels fabuleux emplissent notre oeil de couleur et de lumière ; ils me rappellent les ciels du britanique William Turner (1775-1861).

Lectrice assidue des oeuvres de Johann Wolfgang Goethe (1749-1832),   j’ai adoré découvrir les pages de son herbier, les végétaux séchés  bien conservés, et ses poèmes manuscrits illustrés par lui-même à la gouache ! Je ne lui connaissait pas en plus ce talent ! Les commissaires Sébastien Allard et Danièle Cohn accordent une place très importante à cette figure des Lumières, adoptant une attitude d’artiste savant. On peut également étudier – ou essayer de comprendre – les dessins de cercles colorés illustrant son ouvrage sur la Théorie des couleurs.

 

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Le salon du dessin contemporain DRAWING NOW au Carrousel du Louvre à Paris : densité, créativité!

Le comité de sélection de Drawing Now 2013, dirigé par Philippe piguet, a ouvert le salon à de nombreuses galeries suisses, allemandes  et belges, qui présentent des dessinateurs talentueux et originaux, mais aussi  à des galeries venues des provinces françaises : Ars en Ré, Bordeaux, Lyon, Marseille, Montpellier, ou Saint-Paul de Vence.

J’ai particulièrement aimé les dessins de Christian Lhopital,

Christian Lhopital, quand la nuit tombe, je pleure, 2012

exposés sur le stand de la Galerie Chantier Boîte noire de Montpellier. Ils sont poétiques, inquiétants, peuplés de papillons délitescents et d’enfants hydrocéphales. Le merveilleux et l’épouvante nous submergent. L’artiste utilise de la poudre de graphite, des pastels et des crayons de couleur. Christian Lhopital bénéficie actuellement d’une exposition d’envergure, intitulée splendeur et désolation, au Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne – Vous ne verrez pas celui-ci (photo Didier Michalet) à Drawing now, mais d’autres reprenant le motif de l’enflure, têtes sans corps, astres ou visages-baudruches, très chouettes. Ils valent 4000 euros l’un.

La Galerie Houg de Lyon – présente au salon depuis les débuts – expose le travail original d’une jeune artiste, Susanne Themlitz, qui associe sur une grande toile peinte en blanc mat de subtils dessins au fusain d’arbres, de champignons … et des séquences abstraites de  peinture à l’huile. A ne pas manquer !

Jürgen Klauke, Problemlöser 2006

Jürgen Klauke, Problemlöser 2006

Les oeuvres curieuses de l’Allemand Jürgen Klauke,   sur le stand de la Galerie Hans Mayer de Düsseldorf, retiennent l’attention. Le titre  évoque un ustensile à résoudre les problèmes, comme un « ouvre-boîte ». Comment trouvez-vous ces desssins ?

 

 

François Avril, Lignes, réseaux, connections, 2012

François Avril, Lignes, réseaux, connections, 2012

Au milieu de cette profusion de dessins oniriques aux délicats tons gris ou pastels on remarque les fabuleux petits  dessins géométriques de François Avril  connu pour ses affiches de Paris-Plage. Ces compositions de lignes de fuites, de droites et d’horizontales me rappellent les oeuvres de l’artiste portugaise Maria Elena Viera da Silva (1908- 1992). Je ne sais pas si, comme moi, vous voyez une gare à  l’architecture grandiose et des TGV à quai. Quelle perspective !

Comme dans tout salon, certains stands se distinguent par le manque d’esthétique, Galerie In Situ/Fabienne Leclerc et Galerie Christian Berst.

Je ne vous parle pas des artistes utilisant la technique Bande Dessinée, car je n’aime pas ça, mais il y en a pour les amateurs. La Mazel Galerie de Bruxelles fait son focus sur le Franco-Serbe Vuk Vidor : l’artiste détourne le mythe des super-héros dans des comics désenchantés.

Ne manquez pas les dessin grand format de Françoise petrovitch, sur le stand de la Galerie Sémiose. Mercredi à 17 heures la moitié des petits formats étaient vendus !

Bonne visite et à bientôt

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Yue Minjun à la Fondation Cartier : l’ombre du fou rire. Intéressant !

Yue Minjun devant une oeuvre (Personnalisé)

Yue Minjun, né en 1962 dans une province chinoise, travaille dans un communauté d’artistes près de Pékin.  La Fondation Cartier  a rassemblé 40 oeuvres pertinantes, de différentes période,s à partir de collections du monde entier, et présente cette première rétrospective européenne de l’artiste jusqu’au 24 mars 2013. – L’expo a été prolongée d’une semaine –

Yue Minjun pose ici devant une des toiles représentative de son style dit  » réaliste satirique », un autoportrait rose vif, éclatant de rire : Ha ! Ha ! Ha ! Cette  bouche démesurée, noire, au nombre invraissemblable de dents parfaitement allignées, rit si fort que ça devient  absurde, dégoutant, insupportable ! ça n’est pas beau ! C’est même de très « mauvais goût. Le visage, d’une couleur criarde, devient un masque de cire crispé.  Effrayant ! On apprécie le titre de l’expo  » L’ombre du fou rire « .

A partir des années quatre-vingt-dix, l’artiste ne représente aucun autre visage que le sien, dans différents contextes.

yue Minjun, I am a dragon -3, 2008

Yue Minjun, I am a dragon -3, 2008

Regardez Jue Minjun en dragon ! Ne pensez-vous pas à un animal hybride, mi- dragon chinois, mi-dinausaure sorti de Jurassic Park !Dans une interview sur le site de la Fondation Cartier, – en  même temps on peut visiter virtuellement l’expo – l’artiste explique comment il se moque  de la folie de la Chine contemporaine. On est tellement joyeux que ça fait mal ! Il  pointe le malaise de la société chinoise, l’identité hybride,  le conflit entre le collectif et l’individuel, le libéralisme économique en territoire non démocratique, la censure…

Le travail de l’artiste est plus  varié qu’il n’y parraît au premier abord. Vous pourrez découvrir des photographies de Jue Minjun par  lui-même, en slip, se contorsionnant et grimaçant, jouant le personnage « tordu de rire » et hyper-contracté qu’il a créé.

Dans une autre série, il peint à l’identique des images célèbres du réalisme socialiste : The founding ceremony of the Nation, 1953, du peintre Dong Xiwen ; on retrouve toute l’iconographie maoïste des affiches de cette époque.

Certaines oeuvres sont plus poétiques : dans Sky, 1997, Jue Minjun « chevauche les grues » volant vers l’ouest. Les 6 clones de l’artiste arborent des expressions  toutes différentes : curiosité, bonheur, plaisir, éblouissement , fatigue, prière, toujours avec le même rire sarcastique. C’est très fort ! Dans l’interview, il raconte avoir peint ce tableau à l’occasion du décès de son père, pour lui dire bye bye.

Yue Minjun, Sky, 1997, coll. privée, Europe

Yue Minjun, Sky, 1997, coll. privée, Europe

Jue Minjun appartient à cette génération d’artistes qui ont vécu l’ouverture de la Chine au monde occidental dans les années quatre-vingt, la promotion d’une avant-garde artistique chinoise par les autorités, puis.. la répression de Tien Anmen en 1989.

Depuis les années deux-mille, les oeuvres d’art contemporain chinois sont  intégrées au marché international de l’art, la place de Hong Kong est  en plein essor ; les prix atteignent des millions de dollars car des chinois  de plus en plus nombreux ont les moyens d’acheter et privilégient les artistes nationaux. On est loin de « l’art au seul service du peuple » !

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La Matrice au musée Singer Polignac, Paris : une vidéo en préparation

Ecrit avec enthousiasme, mon dernier billet  occultant la morbidité du lieu a choqué les personnes qui y ont d’horribles souvenirs ; par exemple, le cerveau sur l’oreiller rappelle une opération chirurgicale ; contraste entre la tranquilité innocente d’un « ouvrage de dame » et un cerveau mis à nu. Toute l’installation d’Izabelle Roy joue ainsi entre horreur et beauté ; mais ça n’est pas gratuit ; l’oeuvre a une signification humaine. J’ai été perturbée toute la soirée : « chair de poule », nausée, réflexions existentielles.. émerveillement !

Izabelle Roy, La Matrice

Pourtant, des visiteuses du dimanche sont revenues le jeudi soir pour voir la femme dormir dans le sarcophage. En cliquant sur cocon, vous visualiserez une vidéo ultra-courte: et découvrirez… même pendant une seconde ce qui se passe à l’intérieur.

Izabelle Roy dans le sarcophage, 14 février 2013

 

 

Attention : l’expo est ouverte du mercredi au dimanche de 14 heures à 19 heures jusqu’au 7 mars

Performance tous les jeudis de 18 heures à 21 heures 

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La Matrice, première installation du projet Chambre, au Musée Singer Polignac

Vous allez boulevard de Port Royal, Paris 5ème arrondissement ; au niveau de l’Hopital du Val de Grâce, vous prenez la rue de la Santé, Paris 14ème, jusqu’à la petite rue Cabanis  où se trouve le Musée Singer Polignac – Centre d’Etude de l’Expression

Entre hopitaux et maison d’arrêt, ambiance, ambiance !!  Mais ne soyez pas effrayés ! L’espace d’exposition de La Matrice est situé juste à l’entrée de l’Hopital Sainte-Anne, dans un beau sous-sol vouté. Et il n’y a pas la queue  pour assister à la séquence  son-vidéo de quatre minutes qui est extraordinaire.

Izabelle Roy, tapisserie de La Matrice, 2012

Je vous montre la tapisserie de la Première Chambre du Projet global qui en comportera trois.

Dans une première salle, vous découvrez les sources d’inspiration de l’artiste Izabelle Roy, des objets liés à l’univers de la chambre, des créations en tissu comme un oreiller sur lequel est brodé un cerveau aux  sensuelles circonvolutions en relief... un trophé très drôle. Nous pouvons lire des textes manuscrits des patients qui participent au projet artistique. Beaux, émouvants !

Izabelle Roy, cerveau, 2012

 

 

Izabelle Roy, troph+, 2012

 

 

 

 

 

 

 

Puis, derrière une porte blindée se trouve la salle de La Matrice. Par une ouverture, pratiquée dans une sorte de vaisseau spatial   tout blanc, douillet, on découvre l’intérieur, éclairé d’une lumière blanche, comme un soir de pleine lune. C’est un émerveillement ! Nous ne sommes plus vraiment sur terre. Pourtant une chambre réelle est installée dans ce vaste cocon, à l’aide de mobilier chiné, mais tout est si blanc, si lumineux, si léger, si cotonneux..Est-on dans la réalité ? le rêve ? le fantasme ? Une femme endormie est allongée sur un lit d’hopital, dans un sarcophage de tissu lumineux ( des fibres optiques ont été tissées avec les fibres végétales), brodé de fleurs de cristal, précieuses et fragiles. Seules les mains, jointes, et le visage de la femme sont visibles. Est-elle morte ? Non, une respiration soulève doucement le tissu. L’ambiance sonore reproduit une respiration calme. Un petit fantôme (une photographie  de la femme endormie) qui chante doucement une berçeuse en italien, semble « émerger des profondeurs de l’âme comme la consolation impossible d’un immense chagrin » écrit Izabelle Roy.

J’ai eu l’impression de pénétrer dans la Psyché féminine ; un espace de gestation où la frontière entre vie et mort n’est pas pertinente. On est dans un ailleurs, où les frontières n’existent plus entre réalité, rêve – matérialisé par le mignon petit fanôme -, et fantasme – représenté par un avatar « style Lara croft » dont les scènes de vie sont projetées sur un écran vidéo –

Pourquoi cette installation est-elle fascinante ? Il me semble qu’elle questionne le rapport qu’entretient chaque individu, officiellement sain d’esprit, ou non, avec la réalité et l’imaginaire.

Chaque jeudi, de 18 heures à 21 heures, une femme vivante est dans le sarcophage. les autres jours, elle est remplacée par un masque et des mains de cire.

Je vous souhaite une belle expérience sensorielle ; et si quelqu’un a des photos ou une vidéo, je les mettrai avec plaisir sur le blog. merci

À bientôt

 

 

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Expo Dali à Beaubourg : Tout y est !

Je  n’avais pas vraiment envie d’ aller voir Dali au Centre Pompidou, et me suis laissée convaincre par un ami,  car, en plus, je n’avais pas vu la rétrospective  de 1979. L’artiste fait tellement partie de notre culture qu’on croit bien le connaître. Mais…. il  a été si prolifique ….

L’expo, très populaire, est de bonne facture. Toutes les dimensions du « génie » (1904 – 1883) sont présentées : les dessins exceptionnels , les peintures d’inspiration surréaliste, comme le célèbre tableau de 1936 La Persistance de la mémoire (les montres molles posées sur les branches des arbres) ; les chefs d’oeuvre de l’histoire de l’art passés au crible de la « paranoïa critique » avec l’Angelus de Millet – l’artiste imagine que le couple de paysans se recueille sur la tombe d’un enfant -, La Lectrice de Vermeer…

Dans  le domaine du cinéma, on peut revoir Le Chien andalou, auquel Salvador Dali collabora avec son ami Luis Bunuel en 1929, et L’Age d’or de 1930. Grâce aux vidéos j’ai découvert les  « performances », avant la lettre, de l’artiste à la fenêtre de sa chambre au Ritz. J’ai revu ses « spots » publicitaires pour le Chocolat Lanvin qui m’ont rappelé mon enfance.

Salvador Dali a très tôt inventé des objets entre design et sculpture, devenus absolument populaires : La Venus de Milo aux tiroirs de 1936, le Sofa May West de 1938, reprenant la forme de la bouche de l’actrice..

May West Hall, Fondation Gala Dali, Figueras, Espagne

Tous les visiteurs peuvent se faire photographier assis sur la bouche de May West, disposée en bas du  visage, grâce à cette astucieuse installation. Un salon avec horloge posée sur la cheminée – le nez – et tableaux aux murs – les yeux -, entouré de rideaux  – les cheveux couleur platine – comme une scène de théâtre. Et en plus l’ensemble se reflète dans un miroir. Regardez comme c’est trop drôle !  En bas à droite, toute petite, c’est moi.

Comme presque toutes les tableaux de l’artiste, cette oeuvre permet plusieurs niveaux de lecture visuelle.

 

Cette rétrospective est très complète ; tous les thèmes sont abordés : le surréalisme, la religion, la politique – il était franquiste -, le rapport aux médias qu’il a si bien manipulés.. le spectacle. j’en oublie évidemment !

Dans le magazine L’Oeil d’octobre 2012, Philippe Piguet et Vincent Noce constituent un dossier didactique très intéressant. Je n’avais pas réalisé l’influence de Salvador Dali sur l’art contemporain.  Fabrice Hyber et ses P.O.F. (prototypes d’objets en fonctionnement) ; Jeff Koons  et ses sculptures kitsch, dont le homard suspendu, Acrobat,  2009, rappelle le Téléphone-homard de Dali ;  Maurizio Cattelan cultivant la provocation comme lui, tous les artistes de la performance.. . Peut-on voir aussi l’héritage de Dali dans les acoutrements et les extravagances de Lady Gaga ?! On n’en finit pas

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